La fin progressive des emballages en plastique à usage unique est annoncée !
Après l’interdiction des pailles, des couverts jetables, des touillettes… c’est au tour de la restauration rapide de devoir s’adapter.
En effet, à compter du 1er janvier 2023, la restauration rapide aura pour obligation de remplacer la vaisselle jetable par de la vaisselle réutilisable pour les repas et boissons servis sur place (dans les établissements de plus de 20 couverts) (1)
L’emballage à usage unique a vécu, place désormais à l’emballage réutilisable !
Professionnels de la restauration, êtes vous prêts pour cette échéance ?
Comment prévoyez-vous d’accompagner vos clients dans ces changements ?
RESTilience vous présente les enjeux du passage aux emballages réemployables et vous guide dans la mise en œuvre de votre stratégie d’emballage pour 2023.
Qu’est-ce qu’un emballage réemployable, lequel choisir ?
sUn emballage réemployable est un emballage que l’on peut utiliser à nouveau, pour un usage identique à celui pour lequel il a été conçu (2).
Il existe principalement deux types de contenants réemployables, compatibles avec les exigences de la restauration : le verre et le plastique (polypropylène principalement).
Le verre est inerte, résistant à la chaleur (four ou four micro-ondes) et ne craint pas le contact avec une lame de couteau. Il se distingue également par son esthétisme et sa transparence, contribuant ainsi à la mise en valeur des préparations qu’il contient.
Le plastique PP est, quant à lui, léger, empilable facilement, et insensible aux chocs et chutes. Ces caractéristiques font de lui un allié idéal pour la livraison. Il peut être coloré, imprimé aisément et s’avère être disponible dans de nombreuses formes.
Vous l’avez compris, chaque matière a ses avantages et ses inconvénients. Les critères suivants peuvent néanmoins vous guider dans vos choix :
- les caractéristiques de votre offre (à consommer sur place, à livrer…),
- la sensibilité de votre clientèle à l’aspect “santé” de votre prestation (absence de perturbateurs endocriniens par exemple)
- la prise en compte de votre impact écologique (capacité à recycler l’emballage en fin de vie)…
Consigne ou caution, quelle solution adopter ?
Le prix élevé des emballages réemployables ainsi que la volonté de limiter les déchets liés à l’alimentation, implique d’associer l’usage de ces contenants à une mesure incitant à leur réemploi : la consigne.
La consigne consiste à faire payer au client, lors de son achat, un petit supplément, qu’il pourra récupérer, lorsqu’il ramènera son emballage vide.
A cette occasion il aura aussi la possibilité d’acheter un nouveau plat, servi dans un contenant identique, sans avoir à payer une nouvelle consigne (échange d’un contenant vide contre un plein).
La consigne n’est ainsi perçue que lors du premier achat.
Le contenant utilisé sera quant à lui lavé, puis réutilisé, évitant ainsi le prélèvement des ressources naturelles nécessaire à sa refabrication.
La caution poursuit le même objectif mais le montant de la consigne n’est perçu que si le client ne ramène pas son emballage. L’achat initial n’est ainsi pas majoré du prix de la consigne.
Cette solution implique l’utilisation d’une application mobile ou de disposer d’un compte client auprès du professionnel de restauration.
Le prix unitaire de la consigne est souvent de quelques euros. Il doit être suffisamment élevé pour inciter au retour de l’emballage et ne pas léser le professionnel en cas de non retour, tout en restant accessible pour ne pas provoquer un renoncement à l’achat, ou le report sur des emballages non consignés moins vertueux.
Comment accompagner le changement ?
Même si le système de consigne revient au goût du jour en France, il est primordial d’en rappeler le principe à vos clients. Tout le monde n’a pas connu l’âge d’or de la consigne !
Il conviendra de communiquer tout particulièrement sur les raisons qui vous amènent à choisir cette solution plutôt que l’emballage à usage unique (limitation du gaspillage, réduction des déchets, nouvelle réglementation…) ainsi que sur le caractère “gratuit” pour le client si le contenant est retourné.
Ces éclairages pourront être affichés sur les lieux de vente, mis en avant sur le site internet… mais c’est encore le discours des équipes qui favorisera le plus l’adhésion et constituera le meilleur relais de la conduite du changement.
Comment réussir le retour des emballages utilisés ?
La qualité de l’accueil du client qui viendra rendre son emballage contribuera grandement à la réussite de son expérience.
Cette étape, qui pourrait revêtir un aspect contraignant, pour certains, sera idéalement :
- fluide (rapidité de la collecte de l’emballage, remboursement ou libération de la caution instantané…)
- agréable (absence d’amoncellement d’emballages utilisés ou odorants, de contrôle suspicieux de l’état des contenants…)
- avantageuse (bonus de fidélité…)
Pour le restaurateur, accueillir de nouveau son client, est pour lui l’occasion unique d’évaluer sa satisfaction vis à vis de la prestation précédente.
Mais il s’agit aussi, bien sûr, d’une opportunité considérable de déclencher une reconsommation. Cette fois-ci sans consigne (voir plus haut).
Sous-traitance ou auto-gestion, quel niveau d’implication choisir ?
Pour mettre en place cette nouvelle organisation, le restaurateur à le choix entre trois approches différentes pour couvrir les étapes du processus :
- Gérer lui-même l’achat de ses propres emballages, expliquer directement à ses clients les raisons de l’abandon des emballages à usage unique, prendre en charge manuellement la gestion des consignes et procéder au lavage de ses contenants.
Moyennant de disposer de la capacité financière nécessaire à l’achat des emballages, cette solution présente l’avantage d’optimiser les coûts de gestion.
- Déléguer intégralement sa solution d’emballage à des partenaires dont c’est le métier. Il se verra ainsi offrir une solution clé en mains, allant de la mise à disposition des emballages à leur collecte et leur retour propre. Ce type de solution intègre souvent un kit de communication à destinations des clients, une appli pour la gestion des consignes et l’appui d’un réseau de commerçants partenaires.
Ce genre de solution est principalement disponible dans les grandes métropoles, pour le moment.
- Choisir une solution hybride consistant à prendre à sa charge une partie seulement du processus (par exemple, le lavage des emballages s’il dispose du matériel), et confier à un tiers les étapes les plus éloignées de son cœur de métier (l’appli de gestion de la consigne par exemple).
Cette solution modulable permet de combiner exigences de gestion, orientation client et prise en compte de son environnement !
Vous voilà désormais à même de vous préparer à l’échéance de 2023, en choisissant les solutions les mieux adaptées à votre établissement.
Une autre approche, tout aussi vertueuse si ce n’est plus, peut aussi être envisagée. Elle consiste à servir vos clients dans leurs propres contenants, apportés par leurs soins.
Dépourvue de consigne, cette solution peut aussi être assortie de mesures incitatives comme des réductions ou des gratifications (ex : cadeau d’un contenant portant votre logo). Elle prend tout son sens en parallèle de votre offre en emballages consignés, permettant ainsi aux clients volontaires de devenir consom’acteurs.
Des questions ? Des commentaires ? RESTilience est à votre disposition.
(1) Loi n° 2020-105 du 10 février 2020 relative à la lutte contre le gaspillage et à l’économie circulaire
(2) article L541-1-1 du Code de l’Environnement